Seul - un
J’étais seul. Seul dans cette foule immonde, cette foule puait. Elle me donnait envie de gerber. En pleine terre, le mal de mer me venait. Je ne savais pas où j’étais ; Et toi t’étais dans des bras. Je baignais dans un marécage et tu te lavais dans un bain de lavande. Ce parfum venait jusqu’à moi à m’envahir le cœur, je dégueulais. Toi tu gémissais à m’en percer les oreilles. Je m’échappais, j’ai fait toutes les rues, tous les sous-sols, les caves, les grottes et catacombes. Mais ce son, ses images, me poursuivaient. Pire que la peste, le choléra, fallait que j’en finisse. Je pris une arme, la mise au fond de ma gorge…
Je la ressortais. Je laissais retomber mes bras. Ma main posait l’arme sur le lit, mes yeux gardaient les larmes. J’ôtais mon pull. Je repris l’arme, les larmes ne coulaient plus, les tremblements les avaient remplacées. Alors, d’un geste grave, je pointais le flingue contre mon cœur, je l’enfonçais à me poignarder. J’appuyais si fort que mon bras en tremblait, mais le poignet restait droit. Arrivé au plus profond de moi-même, tu me tirais dessus mon amour.