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ecume & effluve de l'imaginaire
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26 janvier 2008

le mal par le mal

Dans un minuscule restaurant, perdu au milieu de la ville, je mangeais face à elle. Elle n’était pas très jolie mais assez plaisante pour discuter, et plus si affinité.

Elle était souriante, mais je devais toujours entamer la conversation, musique, art, littérature… avec l’aide de quelques silences, elle répondait. Mais c’est moi qui dirigeais le débat. Chef d’orchestre, je la dirigeais où je le souhaitais. – piano, football, avenir, peinture, rock, humour, mort… Je régulais la conversation à ma guise afin qu’il n’y ait des silences uniquement lorsque je le décidais. Ceci jusqu’à…

En pleine conversation, j’entendais sa voix. Pas celle de mon invitée, non, celle qui hante mon esprit. D’ailleurs, peut-être est-ce mon esprit que j’entends. Je ne savais pas. Le son de ses cordes surgit là comme ça, parce que je suis en face d’une autre fille qu’elle pour la première fois. Ca ne peut être que moi qui fabule. Le destin ne serait pas aussi cruel. Mais quand même, c’était sa voix, je tournais les yeux. Je tournais la tête, cheveux, taille, cou yeux nez, je cherchais une différence mais non, je devais me rendre à l’évidence, c’était bien elle. Je ne sais pas ce qui s’est passé durant les secondes qui suivirent. Black out. Image fixe, aucun son. Mes cinq ans avec elle défilaient dans mon crâne, comme la vie avant la mort. Quand je revenais à moi, elle allait s’asseoir quelques mètres plus loin, après avoir posé ses joues contres les miennes, une simple bise muette.

A ma table, le silence envahissait l’entre-chaise. On n’entendait plus que le brouhaha des tables voisines. J’en avais une boule au ventre. Mon cerveau avait buggué, celle face à moi avait était omise.

Elle me demandait si ça allait, je lui répondait oui, ne t’inquiète pas. Je n’en pouvais plus, d’elle et de cette question qu’elle me posait incessamment. Intérieurement je bouillonnais, la pression montait. Je ne savais plus quoi faire pour m’en débarrasser quand elle rajoutait « T’es sûr, ça n’a pas l’air d’aller.»

Je tournais ma tête dans sa direction. Les muscles de mon visage se crispaient. Je pivotais légèrement ma tête sur le côté, tordant ma mâchoire….

Mes mains allaient à sa gorge. Je mis toute ma puissance dans mes doigts. Par chance, la force ne faisait que crispaient mes mains qui tremblaient. Je ne l’ai pas étranglée. J’en avais des sueurs.

Elle, ne réagissait pas. Je retirais mes mains de son cou. Je les regardais en pleurant. Avec une voix de pleurnichard, je lui demandais de se casser. Ce qu’elle fit. En toute timidité, navrée de ce qui s’était passé.

Je ne la regardais même pas partir, je dirigeais mon regard vers l’origine de cet incident.

Longtemps après, je la voyais sortir. Elle aussi m’avait vu. Elle venait à moi. S’immobilisait à ma hauteur, fumait une taff, en me recrachant son écume à la gueule. Voulait-elle coucher avec moi ? Ma tête demeurait droite. Nos deux regards s’affrontaient en face à face. Elle cédait la première, je restais droit, fier comme un bronze. Elle aspirait une dernière fois sa cigarette qu’elle jetait à terre. Et s’en aller.

Je la regardais, voyais son cul tanguant de droite à gauche. Un sourire venait se dessiner sur mon visage. Je n’en voulais plus. Je rentrais à ma voiture, satisfait de cette soirée, et désolé pour les deux.

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