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ecume & effluve de l'imaginaire
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4 décembre 2007

Un point c'est tout

Je suis là, je ne sais pas ce que je fous ici. Pourquoi je ne suis pas là-bas, en contrebas. Dans cette petite maison, vue sur le port. Je suis sûr qu'ils doivent rêver de voyage tous les soirs. Même mieux, ils doivent voyager tous les jours, et le soir, ils se ressassent leur périple journalier. Et moi je suis là. A me féliciter pour être allé acheter une baguette de pain. J'ai peur des gens. Dans le coin de chaque oeil , j'y vois la malice, l'égoïsme, la méfiance. Non, tu ne mangeras pas mon pain, et puisque t'es là, tu vas me filer le tien. L'histoire pourrait s'arrêter là, mais vous avez encore peur, peur que le dos tourné, l'autre vous jaillisse dessus, vous roule par terre, vous maintiennes au sol avec sa semelle, et mange votre pain, oui votre putain de pain qu'il n'aurait pas désiré si vous ne lui avez pas mis sous le nez. Alors, plein de rancoeur, de jalousie même, il le veut. Et plus que ça même, il veut vous montrer qu'il l'a. Qui le mange, et s'il n'aime pas ça, à chaque coup de croc lancé, il vous recrachera dessus votre bouffe, accompagnée de sa bave. Vous me faites peur, et parce que j'ai peur de vous, j'ai peur d'eux. Si je peux vous détruire, je le détruirai, alors, j'aurai un peu de liberté.

Quand je sors dans la rue, je change cinquante fois de trottoir, de rythme de marche. Je me retourne sans cesse. Quand je me retourne, je me souviens de mon père qui me disait de regarder droit devant, toujours, alors j'ai peur, je reste tête droite. Mais mon buste, lui, ne l'ai pas. IL se contorsionne, ne m'obéit pas. Il a peur, il veut se cacher. Il est perdu, il ne sait pas ce qui fout là, ma tête ne tient plus droite. Je tombe à terre, je rampe sous une voiture pour me protéger de je ne sais quoi. Et si celle-ci démarre. Je me jette sur une plaque d'égout. A la force de mes jambes, je la décapsule, et j'entre. Comme un rat, je longe les parois. Derrière le béton, il ne peut rien m'arriver.

Est ce une vie ? J'aurai préféré être aveugle, alors, je n'aurai rien vu. Mais la méchanceté se sent. Comme une odeur de tabac froid. Le méchant y est habitué. Mais moi je la sens, elle me fait mal.

Les rats ont la belle vie. Il possède le mal en eux. Ils font peurs, n'ont peur de rien, ont peur de tout. Ils se déplacent en groupe. Par dizaines, centaines, voir milliers, ils vagabondent dans toutes les villes du monde. Se sont imposés sur tous les continents. Je veux être comme eux, ne craindre que ce que tous mes semblables craignent, voir les mêmes choses qu'eux. Je ne veux plus voir leur méchanceté qui me pique les yeux, je veux avoir les frissons devant un film d'horreur, pas en voyant un passant.

Je crois que je débloque. Ca doit être ça. Peut-être qu'un psy m'aiderait.

Non, je pense que je vais me tirer une balle, c'est plus facile. Je ne manquerais à personne, même pas aux rats.

J’ai l’arme dans mes mains, putain je flippe.

Vais-je pouvoir le faire.

Putain maman, qu’est-ce que je fais là !

Et puis merde, qu’on en finisse. Un point c'est tout, un point c'est".

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Commentaires
S
"beng"
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