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ecume & effluve de l'imaginaire
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16 juin 2007

Vie cruelle

Je le voyais dans la petite lucarne. Il titubait dans une moyenne surface déguelasse. Pantalon trop grand, une bouteille de pinard dans chaque main, chemise de bûcheron trop courte qui remonte en raison de sa bosse, pour laisser entrevoir son ventre bidonnant, son nombril crasseux. Quand il parlait, en plus de supporter son sourire débile, on avait le besoin de lire le sous-titrage afin de comprendre ce qu’il pouvait bien raconter. Il disait des conneries avec des mots qu'il ne devait pas comprendre. Il se demandait si faire chauffer un aliment dans un four micro-onde était banal. Pour lui, non.

Et de crever ? Allez, fait le, c’est fréquent chez les gens comme toi. Fais toi plaisir, fais nous plaisir, donne nous du spectacle.

Je suis méchant. Non, ce gars a de la volonté. La vie ne l'a pas épargné. D'entrée de jeu, il est parti avec un handicap qu'il ne rattrapera jamais. Non, il ne connaîtra pas le plaisir de prendre sa femme en levrette. Et non, même lui toucher l'épaule, lui sera interdit, puisqu'il n'en aura jamais. La seule chose qu'il compte au monde, l'Amour, lui est interdit. Ah si, Maman, l'amour maternelle, si elle ne l’a pas abandonné. Tout façon, il ne connaîtra pas le plaisir de s'envoyer en l'air, toute fois, Maman peut avoir assez de bonté pour commettre l'inceste sur son rejeton de trente ballets. Allez mec. N'oblige pas ta mère à faire ça. Jettes toi d'un pont. A la télé, on n'a pas envie d'avoir ta face de défroqué. On veut voir des films de cul, des pacholles mouillées, entendre des femmes qui gémissent. Pas tes grosses lèvres postillonnaient quand t'essaies de parler à la télé. Tu veux faire du bien autour de toi, propulses toi sous une voiture. Bein oui, tu sais. Nous, ce qui nous intéresse, c'est le cul et la violence. Pour le x, on ne peut pas compter sur toi, alors, fais toi écraser. Je suis sûr que nombreux seront ce qui apprécieront. .

Non, je déconne mec. Viens me voir. J'écrirai ta vie, on leur montrera à quel point ce monde est pourri. Je me ferai du blé sur ta bosse, t’auras l’impression d’avoir un ami, être quelqu’un d’important, j’écrirai ta vie. Puis entre deux paragraphes, je te laisserai boire une bonne bouteille de vinasse, et fumer des cigares bons marchés, que je t’aurai offerts. Pendant ce temps, je tirerai ta soeur.

J'ai écrit ce texte pendant que l'handicapé continuait son show. Une fois ce récit fini. Je regardais la fin de ce "reportage". Je remarquais que j'étais sur  une chaîne pirate. Je voyais le type, avec un fling à la main. "Putain, ils sont fous de laisser cet abruti avec un engin pareil". Le mongolien tournait ce jouet dans tous les sens, il rigolait. Des gens lui demandait à quoi cela servait, il répondait à se libérer. Je ne voulais pas savoir la suite. J'ai éteint la tv, je suis allé gerber, me brosser les dents, la nuit a été bonne.

La cruauté, pour lui ou moi ?

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Commentaires
M
oufffffff hard!!!<br /> mais toujours bien ecrit .; atrf on vois quasiment les images ... j'en frissonne
S
comment ai-je pensé à tout cela. C'était lors d'une rediffusion, je crois, de vie privée/vie publique. Effectivement, il y avait un reportage sur ce grand monsieur de la culture française (pardon pour l'ironie), qui était comme décrit dans mon texte.<br /> En fait, j'ai pensé, pensé ça.
E
comme il est pas dans la catégorie nouvelle, on pourrait croire que s'en est pas une .<br /> j'aime bien c'est simpa .
S
le moi du texte, n'est pas moi. Même dans la courte partie gentille
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